Le crédo du travail à façon

Historiquement installée sur le Marché de Rungis, dans la zone des entrepôts, la société Georges Helfer a récemment déménagé pour rejoindre le nouvel entrepôt, avenue de la Villette. Le bâtiment de 4 500 m2 dispose de nombreux frigos et de six chambres de mûrissage. En effet, l’avocat mûr à point est l’une des spécialités de Georges Helfer. « Historiquement, Georges Helfer est un des premiers importateurs européens de fruits d’outre-mer, rappelle Olivier Fakhri, directeur général et associé de la société. Il a été un des pionniers dans l’importation du pomelo de Floride, du kiwi de Nouvelle Zélande, de l’avocat, ou encore de la fraise de Californie».

Aujourd’hui, la gamme a considérablement évolué. 1/3 du tonnage est constitué d’avocats (dont 75 à 80 % de pré-muris), 1/3 de kiwi, et 1/3 d’agrumes (pomelos, oranges et citrons verts…). Il faut ajouter à cela une gamme de produits exotiques en développement (gingembres, patates douces, mangues, litchis…). Georges Helfer importe des fruits et des légumes de plus de 30 origines différentes. Les avocats arrivent du Mexique, de Colombie, d’Israël, du Maroc (l’hiver) et du Kenya, de Colombie et du Pérou (l’été). De nouvelles origines sont travaillées comme la Tanzanie. D’autres sont en plein développement comme la Colombie qui devrait devenir prochainement un producteur mondial majeur, après le Mexique. Les kiwis, de marque Zespri, arrivent principalement de Nouvelle Zélande, la gamme est complétée par l’origine européenne (française et italienne). Georges Helfer dispose également de vergers dans les Landes, une production qui va être amenée à se développer.

Quels que soient les produits ou les origines, le principe chez Georges Helfer est toujours le même. « On conditionne tous nos produits dans nos deux entrepôts de Rungis et de Plan d’Orgon », explique Olivier Fakhri qui insiste sur le travail à façon, selon les désirs du client. « Nos clients nous connaissent », ajoute le directeur général. Et si la part de la grande distribution est toujours croissante (près de 65 % du chiffre d’affaires), la clientèle des grossistes reste importante (30 % du CA environ). Le marché export (près de 5 % du CA) complète l’activité de la société. Georges Helfer est en pleine évolution. La société a eu un développement très important ces 10 dernières années. Elle a vu son chiffre d’affaires passer de 20 millions d’euros en 2009 à 104 millions d’euros en 2020.

Le chiffre d’affaires se situera entre 115 et 120 millions d’euros en 2021. « Ce nouveau positionnement fait aujourd’hui de nous un des leaders du marché dans nos spécialités » souligne Olivier Fakhri. Entré dans l’entreprise en 2009, il est devenu directeur général et associé du fondateur Georges Helfer, en 2018. « La société reste familiale » précise-t-il en insistant sur la « complicité » qui le lie avec Georges Helfer. Avec ce développement rapide, l’entreprise s’est vite trouvée à l’étroit dans les anciens bâtiments de la zone des entrepôts, d’où l’installation avenue de la Villette. « Rungis reste très important pour nous. Notre clientèle de grossistes se trouve sur le Marché. Rungis, c’est aussi une vitrine ». ajoute Olivier Fahkri.

L’entrepôt de Plan d’Orgon a par ailleurs été agrandi. Le développement de Georges Helfer s’est traduit par un renforcement des équipes. L’entreprise emploie aujourd’hui 100 collaborateurs. En cette fin d’année 2021, l’actualité chez Georges Helfer (comme dans toute la filière fruits et légumes – lire Focus pp 42 et 43), c’est la fin progressive du plastique. Emballages en cartons, filets en bois de hêtres ou barquettes en cellulose moulée, l’entreprise a su être proactive (des solutions trouvées dès la fin de l’année 2020) dans le cheminement vers le zéro plastique.

Olivier Masbou